
BS n°39 – SÉCURITÉ SOCIALE PRÉLUDE – Vies institutionnelles
Florian Fouché
Cette exposition s’inscrit dans le prolongement de l’enquête sur la « vie assistée » menée par Florian Fouché depuis 2015 qui trouve son origine dans l’accompagnement du parcours de soins de son père, Philippe Fouché. À travers une forme de « rééducation sauvage », ils expérimentent ensemble une double position d’« assistant-assisté », ouvrant des espaces à la fois paramédical et extra-artistique.
Florian Fouché identifie des défaillances communes entre deux services publics, la santé et la culture. Il établit ainsi des correspondances formelles, critiques et historiques entre les différentes métamorphoses de l’atelier Brâncuși : détruit après la mort de l’artiste en 1957pour y accueillir une aile de l’hôpital Necker – Enfants malades, puis reconstitué par Renzo Piano au pied du Centre Pompidou en 1997, il est aujourd’hui démantelé à nouveau. Informée par les expérimentations du Musée du paysan roumain dans les années 1990 à rebours du « musée hôpital » et d’une muséographie de la reconstitution, l’exposition retrace les « vies institutionnelles » des personnes comme des œuvres qui peuples ces espaces luminaires et qui se confrontent à une forme de translation des corps, passant d’une prise en charge médico-muséo-institutionnelle à une autre. Réalisées à partir d’éléments de mobilier urbain, de signalétiques détournées et d’objets récupérés, les œuvres réunies ici questionnent les normes sociales induites par certaines mobilités et usages validistes des espaces publics – qu’ils soient médical, muséal ou urbain – et la façon dont les corps négocient sans cesse avec des cadres restrictifs, dans un contexte de précarisation généralisée des institutions publiques.
L’exposition reçoit le soutien de l’ADAGP–société française des auteurs des arts visuels dans le cadre de la bourse ADAGP/Bétonsalon dont la Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou est partenaire. Une exposition en coproduction avec le CEAAC, Strasbourg.