S’assouvrir
Sous des airs d’opérette ou de release party, la performance S’assouvrir convoque la figure matricielle et destructrice de Médée. Son histoire, qui rappelle le destin des divas d’hier et d’aujourd’hui, sera re-jouée en musique à travers des créations originales et des reprises ré-arrangées, des Nuages de Claude Debussy aux chemins de l’amour de Jean Anouilh et de Francis Poulenc, en passant par les vibes d’Ariana Grande, de Beyoncé ou de Toni Braxton.
S’assouvrir est une proposition musicale qui cherche à se greffer à la dramaturgie du projet Numin, initié par Eden Tinto Collins. Numin oscile entre poésie, net-art, performance in situ et opéra de l’espace. Reçue comme un corps étrange par les membres du projet qui ne souhaitent pas vraiment la mettre en musique, S’assouvrir ressemble à un tube de techno, à un hymne très féminin et pop, un de plus…
Suzanne Husky
Earth Cycle Trance, led by Starhawk, 2019
Vidéo, 32’, commissionnée par la 16e Biennale d’Istanbul, produite avec le soutien de Berrak & Nezih Barut.
Militante écoféministe, enseignante en permaculture et écrivaine étasunienne, se revendiquant volontiers sorcière, Starhawk (née en 1951) se livre devant la caméra de Suzanne Husky à un rituel, tel qu’elle en mène depuis les années 1980, lors de manifestations politiques, congrès et retraites. En plan fixe, sur un fond noir, avec à la main un tambour sur lequel elle joue quelques notes entêtantes, elle guide les spectacteur·rices dans une narration retraçant un cycle de croissance et de vie, de décomposition et de mort puis de régénération, en prenant appui sur une expérience organique et sensorielle de la matière qui transcende les relations inter-espèces. Pour Starhawk, le rituel est un dispositif politique et collectif, à se réapproprier comme outil et moyen d’action.
Commandé à l’artiste franco-nord-américaine Suzanne Husky pour la 16e Biennale d’Istanbul en 2019, ce film s’inscrit dans sa pratique pluridisciplinaire qui incorpore et mêle la sculpture, le tissage, la céramique et la vidéo, avec les techniques agricoles et la conception de jardins.
Suzanne Husky
Suzanne Husky a obtenu un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, un certificat en paysagisme horticole (Merritt College, Oakland, Californie), et a enseigné l’histoire du paysage et l’ethnobotanique à l’École d’Art et de Design d’Orléans et au San Francisco Art Institute. Au cours des vingt dernières années, Suzanne Husky a développé une pratique créative de médias mixtes axée sur les relations entre l’homme, les plantes et la terre. Elle est représentée par la Galerie Alain Gutharc Paris. Elle est l’une des fondatrices du duo artistique Le Nouveau Ministère de l’Agriculture qui crée des œuvres d’art sur l’agrobusiness et l’agtech. Suzanne Husky a présenté son travail dans le cadre de la triennale régionale Bay Area Now 5 au YBCA de San Francisco, a exposé à la galerie De Young Kimball, au Warshaw MOMA, à la biennale d’Istanbul, à la biennale de Timișoara, au Headlands Center for the Arts, à l’aéroport international de San Francisco (SFO) et ses œuvres font partie de plusieurs collections.
Eden Tinto Collins
Poétesse, vidéaste, plasticienne, musicienne, performeuse et chanteuse, Eden Tinto Collins développe une pratique hyper média ancrée dans la collaboration et la circulation de mots, d’images et de motifs. Souvent cosignées avec d’autres artistes, ses créations revêtent des formes variées, mais partagent une rythmique et un principe de superposition empruntés au scroll, la promenade numérique obsessionnelle. Ses courts-métrages reprennent, non sans humour, les poncifs des films de super-héros, d’horreur ou ceux des tutoriels, tout en dotant ces hommages de commentaires sur les discriminations racistes et validistes et sur les questions féministes. Eden Tinto-Collins déploie une attention au langage, à ses codes et à sa polysémie ; elle réemploie et transforme, d’un support à l’autre, une continuité d’éléments textuels et de références, ainsi que ses figures d’alter ego Layla Numin et Jane Dark.
Pour l’exposition de Jagna Ciuchta «Le pli du ventre cosmique», elle imagine une performance qui prend comme point de départ la figure matricielle et destructrice de Médée.
Eden Tinto Collins (née en 1991) a développé sa pratique artistique en passant par l’École nationale des beaux-arts de Paris-Cergy (2011-2018) ainsi que lors d’un stage au Ghana (2015) au New Morning dirigé par Bibie Brew. Poéticienne hyper média, elle explore en collaboration les notions de réseaux et d’interdépendance, les f.r.ictions et les mythologies. Ses dispositifs relationnels et noétiques (qui mettent en relation la pensée et l’esprit) prennent place dans le spectre de la performance et du cinéma expérimental. Elle apparaît dans plusieurs groupes comme le Gystère live Gang, le collectif Black(s) to the Future et Yoke, ainsi que dans plusieurs films, spectacles et performances. Avec Nicolas Worms, elle développe le projet d’ensemble Numin, qui oscille entre poésie, net art, performance in situ et opéra de l’espace.
Céline Shen
Céline Shen est une artiste et designer française. Formée à Paris, elle a étudié la philosophie à l’université de la Sorbonne. Sa passion pour la mode et la danse l’a amenée à suivre une formation de styliste à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris et en parallèle des études de chorégraphie à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Sa collection s’inspire du traditionnel trousseau de mariée et des techniques artisanales de couture acquises au sein de la maison Alaïa. Entre art et mode, ses créations sont à la croisée de plusieurs disciplines : arts numériques, photographie, performance, installation, vidéo et chorégraphie.
Nicolas Vair
Diplômé de la section son de l’ENS Louis Lumière en 2016, il cultive un intérêt pour de nombreux domaines sonores qui évoluent en parallèle et qui se croisent parfois. Mixage et production musicale, création sonore et expertise pour des entreprises spécialisées dans l’audio font partie des domaines qui l’occupent depuis sa sortie d’école. Il travaille avec Eden Tinto Collins depuis 2019 sur de nombreux projets impliquant une dimension sonore (pièces radiophoniques, courts métrages, pièces musicales et prestations scéniques…).
Nicolas Worms
Né à Paris en 1993, Nicolas Worms, attiré par la relation entre musique et danse, compose et joue sur scène pour les pièces de chorégraphes comme Radhouane El Meddeb et Bruno Bouché. Parallèlement à la composition, son activité d’arrangeur l’amène à travailler avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’OFJ, de nombreux festivals, et tout en écrivant à destination des ensembles classiques. Il orchestre et enregistre également pour les bandes originales de longs- métrages de Christophe Honoré, Eric Judor, Christian Schwochow et Quentin Dupieux. Ses projets actuels sont Numin, un opéra en collaboration avec l’artiste Eden Tinto Collins et l’Île de Pâques, une « musique-fiction ».