Tremor, 2017, 92′
Suivi d’une discussion avec la réalisatrice et Maria Palacios Cruz
Annik Leroy, Tremor, 2017, 92’
Es ist immer Krieg : ces mots obsédants empruntés à la poétesse et écrivaine Ingeborg Bachmann constituent le sous-titre du dernier film d’Annik Leroy, Tremor (2017). Mais cette phrase met également en exergue un sentiment qui traverse toute l’œuvre de cette photographe et cinéaste bruxelloise : un sentiment de non-réconciliation, de refus de se résigner aux violences qui imprègnent notre quotidien. Les films de Leroy nous rappellent que les histoires d’oppression et d’injustice continuent de hanter le présent, que leur présence n’est pas seulement perceptible dans les cicatrices inscrites dans les paysages physiques qui traversent l’Europe contemporaine, mais qu’elle se répercute également dans d’innombrables cas de violence et de destruction qui passent en toute impunité. Ce sont ces tremblements à peine perceptibles et menaçants qui pénètrent continuellement nos vies quotidiennes et nos relations interpersonnelles, que l’on peut ressentir à travers les films, les vidéos et les installations que Leroy a réalisés depuis 1980 ; une variété d’œuvres qui, chacune à leur manière, résument les mots de Bachmann : « Ici, dans cette société, il y a toujours la guerre, il n’y a pas de guerre et de paix, il n’y a que la guerre ».
suivie d’une discussion avec l’artiste Annik Leroy et le commissaire d’exposition Stefano Miraglia