Vendredi 7 mars, 18h-21h, et samedi 8 mars, 11h-16h
Vendredi 4 avril, 18h-21h, et samedi 5 avril, 11h-16h
Bétonsalon, 9 esplanade Pierre Vidal-Naquet, 75 013 Paris
Workshop d’écriture collective avec l’autrice Phoebe Hadjimarkos Clarke dans le cadre de sa résidence de recherche-création « Présents épais » à l’Université Paris Cité.
COMPLET
Ce workshop de création littéraire prend place dans le cadre de la résidence d’écriture recherche-création « Présents épais » de Phoebe Hadjimarkos Clarke à l’Université Paris Cité. Une résidence portée en collaboration avec Bétonsalon — Centre d’art et de recherche, le Centre des Politiques de la Terre et le Pôle Culture d’Université Paris Cité.
À travers une série d’ateliers d’écriture, Phoebe Hadjimarkos Clarke propose d’explorer la notion du deuil, non seulement sous l’angle humain, mais aussi en élargissant la réflexion aux espèces animales, qui possèdent elles aussi des concepts de la mort et des rituels de deuil. De nombreuses espèces, comme les éléphants, les primates, les orques, les corneilles, voire les chiens et les chats, ont montré des comportements qui suggèrent un véritable processus de deuil, voire même ce qui pourrait s’apparenter à des rituels. Une discipline émergente, la thanatologie comparée, examine ces phénomènes fascinants et invite à repenser nos rapports à la mort et aux vivant·es.
En partant de cette question cruciale, l’atelier s’inscrit dans une démarche transdisciplinaire, abordant des enjeux biologiques, philosophiques, anthropologiques, et poétiques. La question du deuil résonne d’autant plus intensément aujourd’hui face aux crises écologiques et à la sixième extinction de masse, soulevant des préoccupations sur notre propre rapport à la vie et à la mortalité, et sur les douleurs collectives liées à la destruction du vivant. Comment penser le vivant et les menaces qui pèsent sur lui sans penser le deuil et la mort ? Comment penser le deuil dans un monde en pleine mutation ?
À travers l’écriture, individuelle et collective, cet atelier propose de déployer cette réflexion, en prenant pour point de départ une fiction : la découverte de preuves indéniables d’un système rituel de deuil complexe chez une ou plusieurs espèces animales. Cette découverte va bouleverser notre compréhension des animaux et nos rapports à eux, engendrant des changements profonds dans les sociétés humaines, que nous raconterons ensemble. En nous inspirant des travaux de Donna Haraway, qui considère notre capacité à faire deuil (grieving, au sens de « faire deuil ») comme un outil de pensée essentiel pour vivre avec le trouble, l’atelier offrira un espace pour penser le deuil de manière collective, dans un entrelacement avec les autres êtres vivants, morts, ou en voie de disparition.
Cet atelier, qui se déroulera sur trois séances, invitera chaque participant·e à construire une chronique fictive de cette découverte et des mutations qui en découlent, dans un monde où les deuils et les expériences collectives se tissent et se partagent entre espèces. Ces mondes animaux, végétaux, morts et vivants, humains et non-humains qui viendront s’entrelacer, ouvriront aussi la possibilité de penser des façons différentes de raconter, de faire récit, à travers un bouquet de voix enchevêtrées dont les vrilles s’étirent et s’accrochent dans des directions multiples. En nous inspirant de la non-linéarité de la fiction-panier d’Ursula Le Guin, nous tenterons de créer un espace narratif englobant et pluriel autour de la question de la capacité à faire deuil avec, à deuiller-avec.
Information auprès du Pôle Culture de l’Université Paris Cité:
Gratuit. Workshop réservé aux étudiant·es, chercheur·ses et personnels d’Université Paris Cité.
Jauge limitée, merci de vérifier votre disponibilités à toutes les dates de l’atelier.
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Phœbe Hadjimarkos Clarke
Phœbe Hadjimarkos Clarke (née en 1987) est une écrivaine et traductrice franco-américaine. Dans ses romans, elle explore notamment les relations entre les humains, les autres-qu’humains, l’environnement et le capitalisme tardif. Son premier roman, Tabor (éditions du Sabot, 2021) mêlait ainsi récit d’anticipation queer et dystopie magique. On y découvre l’histoire de Mona et Pauli qui, ayant survécu à d’étranges et immenses inondations, vivent et s’aiment à Tabor, un nouveau monde bricolé et agreste. Poursuivant son interrogation sur nos devenirs politiques, Aliène (éditions du Sous-sol, 2024 et prix du livre Inter), son deuxième roman, dévoile le récit de Fauvel, une trentenaire mutilée par un tir de LBD lors d’une manifestation qui, partie pour un petit village reculé de la campagne française, doit garder la chienne clonée du père d’une amie. Dans une atmosphère teintée de fantastique, l’autrice y explore l’angoisse et la peur, ainsi que les rapports de domination et d’aliénation de notre monde. Phœbe Hadjimarkos Clarke écrit également de la poésie (comme 18 Brum’Hair, Rotolux Press, 2023, produit à quatre mains avec Martin Desinde) et traduit des livres de sciences humaines.
Ce workshop de création littéraire prend place dans le cadre de la résidence d’écriture recherche-création « Présents épais » de Phoebe Hadjimarkos Clarke à l’Université Paris Cité. Une résidence portée en collaboration avec Bétonsalon — centre d’art et de recherche, le Centre des Politiques de la Terre et le Pôle Culture d’Université Paris Cité.