Violaine Lochu se présente comme une héritière de Pauline Oliveros dont les œuvres l’accompagnent lors de chaque création. Les échos entre sa pratique et celle de la compositrice états-unienne sont nombreux.
Pour cette exposition, Violaine Lochu s’est inspirée de Lullaby for Daisy Pauline, une Médiation composée par Oliveros à la naissance de sa nièce qui invite les participant.es à chanter le son « MMM », « le son du plaisir », « à son bébé favori ou à soi-même ». Avec Système-berceuse, elle explore la berceuse comme mode de relation, comme une manière de prendre soin de soi et des autres.
Ce sont ces différents aspects de la berceuse que Violaine Lochu, accompagnée de trois invitées dont les pratiques se situent à la croisée de la musique et du soin somatique — Alixe Llamas, Soledad Cavalier et Cathy Gringelli – va expérimenter lors d’une période de recherche collective à Bétonsalon. Il s’agira notamment d’improviser des « berceuses expérimentales » mettant en jeu la tactilité du son et la sonorité du geste.
Les visiteur.euses pourront éprouver la force émotive de la berceuse et la manière dont elle touche les corps et les esprits lors d’une performance finale qui alternera entre des moments de partage collectifs et des situations plus intimes où les chants leur seront personnellement adressés.
Violaine Lochu
Née en 1987, Violaine Lochu vit et travaille entre Montreuil en France et Cotonou au Bénin.
Le travail de Violaine Lochu est une exploration de la voix et du langage, ainsi que des notions de transformation et de catharsis. Sa pratique artistique se déploie entre les champs de l’art contemporain, de la musique expérimentale et de la poésie sonore. Ses projets commencent par une phase d’immersion dans un milieu spécifique, au sein duquel elle recueille différents éléments sonores, narratifs et visuels. À partir de ce matériau, elle crée, par collage, recomposition, réinvention, des performances et des installations ou interagissent sons, vidéos et dessins.
Les mondes fictionnels qu’elle invente se déploient selon leur propre logique, et font dans le même temps écho à notre monde contemporain et aux questions qui le (nous) travaillent. À partir de ces questions, Violaine Lochu interroge et subvertit les oppositions classiques – rêve / réalité, vrai / faux, féminin / masculin, science / magie… –, cherche à créer de nouveaux récits.
Lauréate du prix Aware 2018 et du prix de la performance 2017 du Salon de la Jeune Création, elle a performé entre autres au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, lors de Parade for FIAC 2017, au Jeu de Paume, aux festivals Playground à Leuven (Belgique), Performative au MAXXI de l’Aquila (Italie), Ars Poetica à Bratislava (Slovaquie), à la galerie Quadrum à Lisbonne (Portuga), au Kunstverein de Munich (Allemagne), au Centre d’Art Contemporain de Genève (Suisse), au Rickundgarden Museum (Suède), au Centre à Cotonou (Bénin) au théâtre le 4e art de Tunis…