À la Villa Vassilieff – AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Présentation des ateliers des années 80 par Catherine Bareau et Ana Bordenave.
Projection-performance de trois films par Catherine Bareau.
Évènement réalisé avec AWARE
L’œuvre de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki fait figure d’exception dans les années 1970-1980. Cinéastes expérimentales, plasticiennes et théoriciennes, le couple d’artistes construit une œuvre à visée féministe et multimédia, dans une démarche fondamentalement expérimentale, politique et subjective, et où la transmission et le dialogue amplifient la portée des œuvres visuelles. Les ateliers cinéma Super-8 pour femmes qu’elles organisent dans les années 1980 témoignent de ces croisements et de l’ancrage des artistes dans le contexte culturel et militant de l’époque. Ils furent également le lieu d’expérimentations et de créations cinématographiques collectives par les participantes.
Deux projections et une projection-performance seront réalisées par Catherine Bareau des films des ateliers Super-8 « Miroirs » (1985), « Vêtement et identité » (1986) et « Corps et mouvement » (1986). Les projections seront précédées d’une présentation des ateliers par Ana Bordenave, et suivi d’une discussion avec le public.
Présentation en français, films Super-8 silencieux, durée des projections : 40 min.
Catherine Bareau
Depuis les années 90, Catherine Bareau projette ses films dans différents lieux et festivals : la Cinémathèque française, Light Cone (Scratch), l’association Braquage, le Collectif Jeune Cinéma, et son travail se trouve sur les sites Tënk et Dérives autour du cinéma. Elle est membre de l’Etna et du L’Abominable-Navire Argo, ateliers partagés d’artistes cinéastes. Elle co-fondatrice du collectif de femmes cinéastes de l’Etna La Poudrière, programmée par Cinémathèque du documentaire au Centre Pompidou en 2024 dans le cycle « Contre-chants, luttes collectives, films féministes ».
Dans les années 80 elle découvre l’œuvre de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki et décide de faire des films. Elle participe à deux ateliers de cinéma super 8 animés par Katerina Thomadaki, « Miroirs » et « Corps et mouvement ». Dans les années 1990, elle s’implique avec elles dans l’organisation des festivals « Cinéma vidéo ordinateur » à la Vidéothèque de Paris dans le cadre d’Astarti pour l’art audiovisuel des femmes.
Dans les années 2000, elle a réalisé plusieurs performances à la Cinémathèque française. Installée avec ses projecteurs parmi les spectateurs, elle projette elle-même ses films en performances de cinéma élargi [expanded cinema]. Le son, la projection in vivo, l’espace de la salle et les spectateurs sont les constituants cinématographiques où se révèle la présence. Elle est également programmatrice et anime des ateliers de cinéma auprès de différents publics.
Ana Bordenave
Ana Bordenave est historienne et critique d’art indépendante. Elle a été chercheuse associée à la BnF de 2018 à 2021 travaillant sur l’œuvre des artistes et cinéastes expérimentales Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, et elle a réalisé des recherches autour de la revue Sorcières (1975-1982) dont une partie fut publiée sur la perséide FemEnRev. Depuis 2016, elle a contribué à différents médias culturels et artistiques, et elle a été responsable de la communication de la Galerie Jocelyn Wolff. En 2024, elle mène une étude autour des trajectoires des artistes femmes et minorités de genre pour la Fédération des arts Plastiques à Bruxelles (à paraître), et elle collabore avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions dont elle réalise entre autres la programmation d’un cycle d’événements autour des Présences Lesbiennes dans l’histoire de l’art.
Sensible aux conditions matérielles des artistes, elle est actuellement présidente de l’association Contemporaines, qui lutte contre les discriminations de genre dans l’art contemporain en France.