Événements
Toute personne ayant besoin d’une traduction des événements dans une langue étrangère ou en langue des signes peut nous le faire savoir 4 jours avant et nous proposerons une traduction simultanée :
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Samedi 2 octobre de 20h à minuit
Zizanies, veillée polyphonique, pour Nuit Blanche 2021
Une proposition de Clara Schulmann, avec Aïcha, Phoenix et Sheila Atala, Maïder Fortuné, Victoire Le Bars, Clotilde Le Bas, Anne Le Troter, No Anger, Gaëlle Obiegly, Cécile Paris, Prichia, Rosanna Puyol, Eden Tinto Collins, Lise Wajeman etc.
La veillée polyphonique des Zizanies rassemble des voix d’artistes, écrivain.es, chanteur.ses, chercheur.ses, beatboxeuses etc. qui décident ensemble de penser à voix haute. Au cours de la veillée, les invité.es prennent part à cette communauté éphémère de voix, créant les unes après les autres, une longue performance collective et festive.
En savoir plus sur l’événement
sophie rogg, Il faut se lever tôt, si tu veux voir un monde sans couleurs, gouache, 2021
Samedi 23 octobre de 17h à 18h
Conférence de Valentin Gleyze autour de l’œuvre d’Alina Szapocznikow, suivie d’une conversation avec Jagna Ciuchta.
La sculptrice polonaise Alina Szapocznikow (1926-1973) s’installe à Paris en 1963, dans un contexte particulièrement dense, fait du compagnonnage d’autres artistes, d’amitiés de critiques d’art, de fréquentation de marchand·e·s, de visites d’expositions, de lectures et de débats passionnés. Là, quelques années, elle poursuit son travail débuté au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et expérimente la représentation du corps en volume, au moyen de matériaux traditionnels (tels que le plâtre, la pierre ou le bronze), et nouveaux (des matières plastiques de synthèse, dérivées du pétrole). Or au tout début des années 1970, à rebours de ses expériences précédentes, Szapocznikow expérimente un virage en direction de l’art conceptuel, dont la série Photosculptures (1971) présentée dans l’exposition de Jagna Ciuchta, Le pli du ventre cosmique, est particulièrement représentative. La sculptrice présente alors vingt photographies en noir et blanc d’un chewing-gum mâché, où son corps n’est plus présent que sur le mode indiciaire. La conférence sera suivie par une conversation avec Jagna Ciuchta, qui sera l’occasion d’évoquer la carrière de Szapocznikow de façon plus libre, et de faire résonner sa place dans l’exposition.
Diplômé de l’EHESS, Valentin Gleyze est historien de l’art, critique d’art et enseignant. Doctorant à l’université Rennes 2, ses recherches actuelles visent à l’écriture d’une histoire culturelle de la sculpture liée au surréalisme et au pop en France, au tournant des années soixante, dans le cadre de sa thèse portant sur les dernières années parisiennes de la sculptrice Alina Szapocznikow (1926-1973). Il est actuellement ingénieur de recherche au Musée national d’art moderne, pour un projet de relecture et d’enrichissement des collections de l’institution, au prisme des sexualités queer.
Alina Szapocznikow, Fotorzeźby [Photosculptures] (détail), 1971/2007, vingt épreuves gélatino-argentiques originales et un collage avec texte sur papier, 24 x 30 cm et 30 x 24 cm (chaque). Prise de vue : Roman Cieslewicz © ADAGP, Paris, 2021. Courtesy The Estate of Alina Szapocznikow / Piotr Stanislawski / Galerie Loevenbruck, Paris / Hauser & Wirth
Jeudi 18 novembre de 18h30 à 20h
S’assouvrir, une performance conçue et réalisée par Eden Tinto Collins avec Nicolas Worms, Nicolas Vair et Céline Shen dans le cadre de l’exposition Le pli du ventre cosmique de Jagna Ciuchta.
Projection du film de Suzanne Husky, Earth Cycle Trance, led by Starhawk.
Eden Tinto Collins, Proposition d’image pour s’assouvrir, 2021 © Eden Tinto Collins
S’assouvrir
Sous des airs d’opérette ou de release party, la performance S’assouvrir convoque la figure matricielle et destructrice de Médée. Son histoire, qui rappelle le destin des divas d’hier et d’aujourd’hui, sera re-jouée en musique à travers des créations originales et des reprises ré-arrangées, des Nuages de Claude Debussy aux chemins de l’amour de Jean Anouilh et de Francis Poulenc, en passant par les vibes d’Ariana Grande, de Beyoncé ou de Toni Braxton.
S’assouvrir est une proposition musicale qui cherche à se greffer à la dramaturgie du projet Numin, initié par Eden Tinto Collins. Numin oscile entre poésie, net-art, performance in situ et opéra de l’espace. Reçue comme un corps étrange par les membres du projet qui ne souhaitent pas vraiment la mettre en musique, S’assouvrir ressemble à un tube de techno, à un hymne très féminin et pop, un de plus…
Suzanne Husky
Earth Cycle Trance, led by Starhawk, 2019
Vidéo, 32’, commissionnée par la 16e Biennale d’Istanbul, produite avec le soutien de Berrak & Nezih Barut.
Militante écoféministe, enseignante en permaculture et écrivaine étasunienne, se revendiquant volontiers sorcière, Starhawk (née en 1951) se livre devant la caméra de Suzanne Husky à un rituel, tel qu’elle en mène depuis les années 1980, lors de manifestations politiques, congrès et retraites. En plan fixe, sur un fond noir, avec à la main un tambour sur lequel elle joue quelques notes entêtantes, elle guide les spectacteur·rices dans une narration retraçant un cycle de croissance et de vie, de décomposition et de mort puis de régénération, en prenant appui sur une expérience organique et sensorielle de la matière qui transcende les relations inter-espèces. Pour Starhawk, le rituel est un dispositif politique et collectif, à se réapproprier comme outil et moyen d’action.
Commandé à l’artiste franco-nord-américaine Suzanne Husky pour la 16e Biennale d’Istanbul en 2019, ce film s’inscrit dans sa pratique pluridisciplinaire qui incorpore et mêle la sculpture, le tissage, la céramique et la vidéo, avec les techniques agricoles et la conception de jardins.
Suzanne Husky a obtenu un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, un certificat en paysagisme horticole (Merritt College, Oakland, Californie), et a enseigné l’histoire du paysage et l’ethnobotanique à l’École d’Art et de Design d’Orléans et au San Francisco Art Institute. Au cours des vingt dernières années, Suzanne Husky a développé une pratique créative de médias mixtes axée sur les relations entre l’homme, les plantes et la terre. Elle est représentée par la Galerie Alain Gutharc Paris. Elle est l’une des fondatrices du duo artistique Le Nouveau Ministère de l’Agriculture qui crée des œuvres d’art sur l’agrobusiness et l’agtech. Suzanne Husky a présenté son travail dans le cadre de la triennale régionale Bay Area Now 5 au YBCA de San Francisco, a exposé à la galerie De Young Kimball, au Warshaw MOMA, à la biennale d’Istanbul, à la biennale de Timișoara, au Headlands Center for the Arts, à l’aéroport international de San Francisco (SFO) et ses œuvres font partie de plusieurs collections.
Eden Tinto Collins
Poétesse, vidéaste, plasticienne, musicienne, performeuse et chanteuse, Eden Tinto Collins développe une pratique hyper média ancrée dans la collaboration et la circulation de mots, d’images et de motifs. Souvent cosignées avec d’autres artistes, ses créations revêtent des formes variées, mais partagent une rythmique et un principe de superposition empruntés au scroll, la promenade numérique obsessionnelle. Ses courts-métrages reprennent, non sans humour, les poncifs des films de super-héros, d’horreur ou ceux des tutoriels, tout en dotant ces hommages de commentaires sur les discriminations racistes et validistes et sur les questions féministes. Eden Tinto-Collins déploie une attention au langage, à ses codes et à sa polysémie ; elle réemploie et transforme, d’un support à l’autre, une continuité d’éléments textuels et de références, ainsi que ses figures d’alter ego Layla Numin et Jane Dark.
Pour l’exposition de Jagna Ciuchta Le pli du ventre cosmique, elle imagine une performance qui prend comme point de départ la figure matricielle et destructrice de Médée.
Eden Tinto Collins (née en 1991) a développé sa pratique artistique en passant par l’École nationale des beaux-arts de Paris-Cergy (2011-2018) ainsi que lors d’un stage au Ghana (2015) au New Morning dirigé par Bibie Brew. Poéticienne hyper média, elle explore en collaboration les notions de réseaux et d’interdépendance, les f.r.ictions et les mythologies. Ses dispositifs relationnels et noétiques (qui mettent en relation la pensée et l’esprit) prennent place dans le spectre de la performance et du cinéma expérimental. Elle apparaît dans plusieurs groupes comme le Gystère live Gang, le collectif Black(s) to the Future et Yoke, ainsi que dans plusieurs films, spectacles et performances. Avec Nicolas Worms, elle développe le projet d’ensemble Numin, qui oscille entre poésie, net art, performance in situ et opéra de l’espace.
Céline Shen
Céline Shen est une artiste et designer française. Formée à Paris, elle a étudié la philosophie à l’université de la Sorbonne. Sa passion pour la mode et la danse l’a amenée à suivre une formation de styliste à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris et en parallèle des études de chorégraphie à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Sa collection s’inspire du traditionnel trousseau de mariée et des techniques artisanales de couture acquises au sein de la maison Alaïa. Entre art et mode, ses créations sont à la croisée de plusieurs disciplines : arts numériques, photographie, performance, installation, vidéo et chorégraphie.
Nicolas Vair
Diplômé de la section son de l’ENS Louis Lumière en 2016, il cultive un intérêt pour de nombreux domaines sonores qui évoluent en parallèle et qui se croisent parfois. Mixage et production musicale, création sonore et expertise pour des entreprises spécialisées dans l’audio font partie des domaines qui l’occupent depuis sa sortie d’école. Il travaille avec Eden Tinto Collins depuis 2019 sur de nombreux projets impliquant une dimension sonore (pièces radiophoniques, courts métrages, pièces musicales et prestations scéniques...).
Nicolas Worms
Né à Paris en 1993, Nicolas Worms, attiré par la relation entre musique et danse, compose et joue sur scène pour les pièces de chorégraphes comme Radhouane El Meddeb et Bruno Bouché. Parallèlement à la composition, son activité d’arrangeur l’amène à travailler avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’OFJ, de nombreux festivals, et tout en écrivant à destination des ensembles classiques. Il orchestre et enregistre également pour les bandes originales de longs- métrages de Christophe Honoré, Eric Judor, Christian Schwochow et Quentin Dupieux. Ses projets actuels sont « Numin », un opéra en collaboration avec l’artiste Eden Tinto Collins et « l’Île de Pâques », une « musique-fiction ».
Samedi 27 novembre de 17h à 18h
Conversation entre Jagna Ciuchta, Émilie Renard et Mathilde Belouali-Dejean.
Pour le dernier jour de l’exposition Le pli du ventre cosmique, Jagna Ciuchta, en conversation avec Mathilde Belouali-Dejean et Émilie Renard, reviendra sur les processus à l’œuvre dans son travail, sur sa position d’artiste et de curatrice agissant à l’échelle de l’exposition, sur ses relations aux artistes et auteur·rices qu’elle invite, sur ses archives visuelles et peut être aussi sur les métamorphoses en cours dans son travail.
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