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    9 esplanade Pierre Vidal-Naquet

    75013 Paris
    +33.(0)1.45.84.17.56
    Adresse postale
    Bétonsalon - centre d'art et de recherche
    Université de Paris
    5 rue Thomas Mann
    Campus des Grands Moulins
    75205 Paris Cédex 13
  • Eric Baudelaire, The Secession Sessions
  • Evénements : Les Sessions du samedi
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  • BS n°16
  • Eric Baudelaire, The Secession Sessions

    9 janvier - 8 mars 2014

    Un projet d’Eric Baudelaire avec Maxim Gvinjia

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    Vue de l’exposition d’Eric Baudelaire, "The Secession Sessions". Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2014. © Ségolène Thuillart

    « L’Abkhazie est un para­doxe : un pays au sens phy­si­que du terme, avec ses fron­tiè­res, son gou­ver­ne­ment, son dra­peau et sa langue, mais un État qui n’existe pas léga­le­ment puis­que pen­dant près de vingt ans aucune autre nation ne l’a reconnu. L’Abkhazie existe donc sans exis­ter, dans un vide limi­nal, un espace limite entre des réa­li­tés. À ce titre, ma lettre à Max était un peu comme une bou­teille à la mer.

    Comment l’État se cons­truit-il ? Est-ce que l’État inclut ou exclut ? Selon quels cri­tè­res un État peut-il être consi­déré comme exis­tant ? Et quel­les formes de repré­sen­ta­tions confè­rent du réel à l’État ? Si tous les États s’érigent à tra­vers des fic­tions col­lec­ti­ves, quid de l’Abkhazie : une fic­tion dans la fic­tion ?

    L’Abkhazie est née d’une guerre de séces­sion en Géorgie, dans le Caucase, en 1992-1993. Comme tout ter­ri­toire contesté, l’Abkhazie existe dans un nœud de récits contra­dic­toi­res. Les géor­giens voient en cet État séces­sion­niste un régime illé­gi­time qui les a spolié de leurs terres. En décla­rant leur indé­pen­dance, les Abkhazes esti­ment avoir sauvé une culture natio­nale mena­cée d’extinc­tion par la répres­sion sta­li­nienne et la domi­na­tion géor­gienne. Pour cer­tains obser­va­teurs, l’Abkhazie n’est qu’un pion du Grand Jeu que la Russie et l’Occident jouent depuis des siè­cles en Transcaucasie. « The Secession Sessions » prend acte de ces nar­ra­tions contra­dic­toi­res sans cher­cher à écrire une impos­si­ble his­to­rio­gra­phie objec­tive. Le projet ne dis­cré­dite, ni ne véri­fie, ni ne docu­mente aucune de ces reven­di­ca­tions. Il s’appuie sur une obser­va­tion : la séces­sion a eu lieu, l’Abkhazie a une exis­tence ter­ri­to­riale et humaine depuis vingt ans, et pour­tant selon toute vrai­sem­blance, elle res­tera dans les limbes encore long­temps. Un État sans État – nos sché­mas poli­ti­ques ne peu­vent inclure un tel objet. Cela vaut donc la peine qu’on s’y attarde. Si dans cette abs­trac­tion l’Abkhazie demeure un labo­ra­toire d’expé­ri­men­ta­tion pour la nais­sance d’une nation, ses Garibaldi et George Washington sont encore vivants et actifs. Maxim Gvinjia est l’un d’entre eux.

    C’est de Paris que j’ai posté une lettre des­ti­née à Max. J’étais sûr que cette lettre-là, avec son adresse impro­ba­ble – Max Gvinjia, ex-Ministre des Affaires étrangères, Sukhum, République d’Abkhazie –n’arri­ve­rait jamais et serait retour­née à mon ate­lier avec la men­tion « des­ti­na­tion inconnue ». Pourtant, à mon étonnement, je lisais dix semai­nes plus tard un email en réponse à mon cour­rier : Max avait bien reçu ma lettre, il ne pou­vait pas y répon­dre, la poste en Abkhazie ne trai­tait pas l’inter­na­tio­nal. Se posait alors la ques­tion : pour­quoi ma lettre était-elle par­ve­nue jusqu’à lui ? » Eric Baudelaire

    « The Secession Sessions » sont conçues comme une série d’invi­ta­tions, ini­tiées par l’artiste Eric Baudelaire, afin d’inter­ro­ger la nature fic­tion­nelle de la cons­truc­tion d’une nation à tra­vers l’his­toire par­ti­cu­lière de l’État sans État qu’est l’Abkhazie. Elles se com­po­sent de plu­sieurs éléments : l’ouver­ture de l’Anambassade de la République Abkhaze à Bétonsalon, par Maxim Gvinjia, ancien Ministre des Affaires étrangères d’Abkhazie ; la pro­jec­tion quo­ti­dienne du film Lost Letters to Max, issu de l’échange épistolaire entre un artiste et un minis­tre ; et un pro­gramme de ren­contres et de dis­cus­sions avec des cher­cheurs, des pen­seurs et des artis­tes afin d’explo­rer les enjeux conte­nus dans « The Secession Sessions ».

    LOST LETTERS TO MAX

    Un film d’Eric Baudelaire avec Maxim Gvinjia
    Séances du mardi au ven­dredi à 15h et 17h et le samedi à midi

    Chaque jour, le film Lost Letters to Max sera pro­jeté. Il est né d’un moment de séren­di­pité : l’envoi d’une pre­mière lettre comme un clin d’œil à Alfred Jarry et à l’uni­vers d’Ubu Roi dans lequel Maxim semble habi­ter. Puis le réel a été rat­trapé par la fic­tion. Ainsi Eric Baudelaire s’est lancé dans une cam­pa­gne épistolaire, envoyant 74 let­tres en 74 jours : script pour la voix off d’un film dont Max est le nar­ra­teur. Cet échange devien­dra la struc­ture même du film : des let­tres qui n’auraient pas du par­ve­nir jusqu’à Max, l’enre­gis­tre­ment de ses répon­ses, et les images tour­nées par Eric Baudelaire en Abkhazie quand la cor­res­pon­dance s’est ter­mi­née.

    L’ANAMBASSADE D’ABKHAZIE

    Avec Maxim Gvinjia, ancien Ministre de Affaires étrangères et Anambassadeur de la République d’Abkhazie à Paris
    Ouverte du 9 jan­vier au 8 février 2014, du mardi au ven­dredi de 11h à 15h et le samedi de 11h à midi

    Maxim Gvinjia, l’Anambassadeur, sera pré­sent à son bureau aux heures _ ouvra­bles. Il aura l’entière liberté d’employer l’espace à sa conve­nance. Il aura la pos­si­bi­lité d’orga­ni­ser des ren­contres, d’accueillir des visi­teurs, de tenir salon et d’invi­ter à sa guise. L’Anambassade est une per­for­mance (peut-elle avoir un autre nom ?) offi­cieuse et peu opé­ra­tion­nelle. Elle opère comme un rituel qui est à la fois réel (Max fut Ministre des Affaires étrangères) et fictif, mais dans un sens poli­ti­que : la fic­tion comme ter­ri­toire de résis­tance pour ceux que le réel exclut.

    LES SESSIONS DU SAMEDI

    Le samedi à 15h

    Une série d’invi­ta­tions lan­cées à des par­ti­ci­pants issus de dif­fé­rents domai­nes qui donne lieu à un pro­gramme de ren­contres heb­do­ma­dai­res les same­dis après-midi pour élargir la réflexion menée dans « The Secession Sessions » au-delà de la ques­tion de l’Abkhazie.

    Scénographie : Est-ce ainsi

    Design gra­phi­que : Camille Baudelaire

    Télécharger le dos­sier de presse

    L’expo­si­tion est une copro­duc­tion de :
    Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che
    Bergen Kunsthall / 17.01 – 16.02 2014
    Argos, Center for Art and Media / 2015
    UC Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive (BAM/PFA) / 04-22.02 2015

    En par­te­na­riat avec Kadist Art Foundation

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    Lost Letters to Max a reçu le sou­tien du dis­po­si­tif Image/Mouvement
    du Centre natio­nal des arts plas­ti­ques.

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  • Vue de l’exposition d’Eric Baudelaire
    "The Secession Sessions". Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2014. © Ségolène Thuillart
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