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  • Bétonsalon - centre d'art et de recherche

    9 esplanade Pierre Vidal-Naquet

    75013 Paris
    +33.(0)1.45.84.17.56
    Adresse postale
    Bétonsalon - centre d'art et de recherche
    Université de Paris
    5 rue Thomas Mann
    Campus des Grands Moulins
    75205 Paris Cédex 13
  • Argument de la diagonale
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  • BS n°3
  • Argument de la diagonale

    31 mai - 26 juillet 2008
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    Vue de l’exposition « Argument de la diagonale », Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2008.

    Une expo­si­tion pour ceux qui aiment les jar­dins aux sen­tiers qui bifur­quent

    Artistes : Bad Beuys Entertainment, Gilles Barbier, Claude Closky, Collectif 1.0.3, Eric Duyckaerts, León Ferrari, Alexandra Grant, Julien Prévieux, Michael Snow, Mürüvvet Türkyılmaz, Keith Tyson

    Commissaires : Isabelle Le Normand et Florence Ostende

    Collaboration avec le labo­ra­toire MSC (Matière et Systèmes Complexes), Paris 7

    « La logi­que mène à tout à condi­tion d’en sortir. »
    Inanité de la logi­que, Alphonse Allais.

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    Vue de l’exposition « Argument de la diagonale » avec Michael Snow, High School, 1979, cahier à spirale. Collection Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou. Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2008. Image : Aurélien Mole

    Dans les années 1960, le phi­lo­so­phe et socio­lo­gue amé­ri­cain Ted Nelson suit des cours d’infor­ma­ti­que pour l’aider à écrire ses livres de phi­lo­so­phie. Il n’arrive pas orga­ni­ser le flux de ses pen­sées. Il cher­che un moyen de « créer sans contrainte un docu­ment à partir d’un vaste ensem­ble d’idées de tous types, non struc­tu­rées, non séquen­tiel­les ». Son rêve est de pou­voir écrire un para­gra­phe avec des portes que l’on pour­rait ouvrir pour décou­vrir des mil­liers d’infor­ma­tions nou­vel­les qui n’étaient pas visi­bles au pre­mier abord.
    C’est le rêve d’une arbo­res­cence infi­nie, d’une super intel­li­gence qui fonc­tion­ne­rait par rac­cour­cis et asso­cia­tions d’idées. En 1965, Ted Nelson invente le mot « hyper­texte » et ima­gine le projet Xanadu qui annonce l’Internet : le rêve d’une machine qui pour­rait mettre des livres à la dis­po­ni­bi­lité de tous, par­tout, à tout moment. Le projet Xanadu tel que l’ima­gine Ted Nelson échoue et l’homme avoue qu’il note encore ses idées sur des petits auto­col­lants qu’il classe par jour, par semaine et par année, et qui cor­res­pon­dent à dif­fé­rents pro­jets qu’il a en tête.


    FAIRE MILLE CHOSES A LA FOIS


    Organiser des cen­tai­nes d’idées sans se perdre, struc­tu­rer sa pensée, clas­ser ses argu­ments, il sem­ble­rait qu’au plus le clas­se­ment s’inten­si­fie, au plus l’essence du sujet se dis­sout et s’éloigne. L’expo­si­tion Argument de la dia­go­nale dresse le por­trait d’une méthode qui se perd, cher­che, trouve, s’orga­nise et se désor­ga­nise, prise au piège de son propre rai­son­ne­ment.
    L’his­toire d’une méthode qui pense pou­voir contrô­ler le dédale des hyper­liens et les rami­fi­ca­tions de nos idées.

    Suivre le che­mi­ne­ment de la pensée, ses bifur­ca­tions et arbo­res­cen­ces : l’entre­prise paraît vouée à l’échec. Le par­cours ne fait que déri­ver tant la navi­ga­tion des hyper­liens est incontrô­la­ble et hyper­ac­tive. Mais la dérive est ludi­que, sti­mu­lante et cette expo­si­tion se veut à l’image d’un esprit cher­cheur dont la quête est jus­te­ment celle de la trou­vaille. Loin d’être linéaire, cette expo­si­tion s’inté­resse aux artis­tes dont le tra­vail livre le secret de leur méthode, expé­ri­mente des outils pour penser et jouer et enfin établit des car­to­gra­phies men­ta­les. Car il s’agit bien ici de rendre visuel­les les iti­né­ran­ces de l’esprit. Quelle que soit la méthode.


    CONNECTEURS LOGIQUES DE L’EXPOSITION


    Le clas­se­ment du savoir, for­cé­ment arbi­traire, génère de mul­ti­ples formes dont celle du livre et de l’ency­clo­pé­die. Comprendre le monde et le connaî­tre de A à Z, telle est la fonc­tion du dic­tion­naire dont la lec­ture linéaire s’avère impos­si­ble. L’artiste Gilles Barbier a patiem­ment reco­pié les unes à la suite des autres les pages du dic­tion­naire. Une manière de lutter contre l’ennui, dit l’artiste, mais peut-être aussi un fan­tasme d’omni­science qui atteint l’absurde tant le pro­cédé est arbi­traire.

    Chacun sa méthode pour enga­ger un rai­son­ne­ment, démon­trer quel­que chose, raconter une his­toire. C’est en navi­guant sur Google que les Bad Beuys Entertainment ont sélec­tionné les images qui cons­ti­tuent leur propre his­toire de l’urba­nisme. Une his­toire dont le mon­tage garde le fil conduc­teur de l’habi­tat mais dont le défi­le­ment des images proche du zap­ping contre­dit toute auto­rité scien­ti­fi­que. En jouant avec la rhé­to­ri­que, Eric Duyckaerts reprend le pro­cédé de la maïeu­ti­que pour faire glis­ser les ana­lo­gies entre elles. Plutôt que d’uti­li­ser le dis­cours, Julien Prévieux orga­nise ses démons­tra­tions en schéma grâce aux logi­ciels de Mind Mapping.

    Le Collectif 1.0.3 a conçu spé­cia­le­ment pour l’expo­si­tion le por­trait du cher­cheur Sylvain Courrech du labo­ra­toire Matière et Systèmes Complexes de l’Université Paris Diderot, ce pla­ni­scope visua­lise les arbo­res­cen­ces de l’outil de tra­vail du cher­cheur, le disque dur. En s’ins­pi­rant du ver­tige des hyper­liens infor­ma­ti­ques, Claude Closky paro­die le flux continu et incontrô­la­ble des pop-ups qui para­si­tent l’inter­net.

    D’autres artis­tes expri­ment les méan­dres de leurs réflexions en spa­tia­li­sant leur che­mi­ne­ment : Mürüvvet Türkyılmaz a car­to­gra­phié sous la forme d’un réseau de phra­ses et d’objets au mur les étapes de son jour­nal. Quant à Keith Tyson, il nous livre l’anar­chie de ses pen­sées par le biais de sché­mas, flè­ches et des­sins qui four­millent de détails comme autant de direc­tions pos­si­bles. Alexandra Grant détourne la logi­que linéaire du texte pour créer une trame de mots en fils de fer dont la forme des­sine les ron­deurs d’une bulle, voire d’un cer­veau. Les des­sins de León Ferrari cap­tu­rent cet épuisement de l’humain perdu dans une four­mi­lière de réseaux.


    LES CHEMINS LES PLUS COURTS SONT AUSSI LES PLUS LONGS


    Argument de la dia­go­nale est une expo­si­tion qui s’inté­resse aux métho­do­lo­gies qui bifur­quent, aux stra­té­gies obli­ques et autres ana­lo­gies ver­ti­gi­neu­ses. Hommage à une per­for­mance d’Eric Duyckaerts et réfé­rence à la célè­bre démons­tra­tion du mathé­ma­ti­cien Georg Cantor, Argument de la dia­go­nale reflète la métho­do­lo­gie en zig zag d’une expo­si­tion conçue spé­cia­le­ment pour Bétonsalon, centre d’art et de recher­che situé au sein de l’Université Paris Diderot.

    Pour com­pren­dre ce projet, il vous suf­fira d’ima­gi­ner une petite danse en pas de crabe, un jardin aux sen­tiers qui bifur­quent ou les prin­ci­pes fon­da­men­taux de la théo­rie des gra­phes.

    Isabelle Le Normand et Florence Ostende

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