Parties prenantes : rétroperspectives sur l’histoire de Bétonsalon
mars 2023 — mai 2027
En 2023, Bétonsalon a 20 ans : 20 années d’expositions, de productions d’œuvres nouvelles, de performances, de séminaires et de colloques, de textes inédits et de nouvelles traductions, de discussions, de rencontres, d’ateliers, d’actions non répertoriées qui ont été imaginées et accompagnées par un grand nombre de personnes.
Comment nous représenter l’histoire du lieu et à notre tour, la raconter ? Comment, nous, qui sommes arrivé·es ici récemment, pouvons-nous parcourir l’histoire du centre d’art, en composer une mémoire collective qui soit ouverte en lecture comme en écriture ? Comment situer Bétonsalon dans le paysage des institutions en France et dans le monde ?
C’est le moment pour nous de porter un regard rétrospectif sur cette institution, d’ouvrir une recherche autoréflexive pour tracer des perspectives actuelles, informées des expériences passées et de ces multiples histoires. Ensemble, nous ferons une plongée progressive dans l’histoire de Bétonsalon et de la Villa Vassilieff dans un esprit de recherche et d’expérimentation, dans une approche critique et réflexive, nous créerons notre méthodologie en observant celles explorées ici même, en collectant micro-histoires et contre-récits, paroles personnelles ou collectives, pour nous permettre de retisser des liens et prolonger certaines expériences.
À raison d’un rendez-vous de trois heures à chaque saison, tous les trois mois, nous mènerons progressivement et sur plusieurs années, une lecture au cas par cas de Bétonsalon. Projet après projet, nous ouvrirons progressivement les archives papiers et numériques, nous chercherons dans le fonds documentaire les ouvrages associés à chaque projet, nous ferons appel aux personnes concernées qui ont initié, animé, ou simplement traversé tel ou tel projet, en cherchant à ouvrir cette exploration à toutes les « parties prenantes » (titre d’une exposition de 2009) selon leurs affinités : les personnes volontaires des équipes précédentes, des acteur·ices individuels ou collectifs, artistes, curateur·ices, publics, partenaires, etudiant·es, professeur·es, personnel·s de l’université, habitant·es, enfants, passant·es, promeneur·ses de chien·nes, commerçant·es, associations… Il s’agira ainsi pour nous d’un temps de recherche autoréflexive, en acte, en vue d’une (re)constitution des archives numériques et papier.
Car j’explose en images Klonaris/Thomadaki
2023 — …
Farouchement indépendantes, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki n’ont cessé de tracer des chemins inexplorés et d’affirmer leurs dissidences. Depuis le milieu des années 1970, elles ont construit une œuvre protéiforme où le cinéma côtoie la performance et la photographie et se spatialise dans des installations immersives. À travers ce qu’elles ont appelé le « Cinéma Corporel », elles ont fait du corps et de l’identité un lieu d’exploration esthétique et politique. Dans leurs premiers films et performances de cinéma élargi, elles ont réinventé le regard sur le corps et le désir féminin en produisant des images qui subvertissent l’imaginaire patriarcal. En se filmant et en se photographiant mutuellement, les deux artistes ont fait émerger une intercorporéité inédite. Leur cosignature, celle de deux femmes, est considérée comme unique au cinéma (Laura Mulvey, 2016).
Dès le début des années 80, Klonaris et Thomadaki ont transgressé les limites de l’identité sexuelle par la figuration de corps hors-normes – « dissidents » disent-elles – comme ceux de l’hermaphrodite ou de « l’Ange » intersexe. En déployant la puissance symbolique de ces figures dans des installations et œuvres elles-mêmes hybrides, les deux artistes ont donné corps à une pensée radicale sur le genre, d’une actualité frappante. Formellement, leur œuvre est caractérisée par une insoumission critique à l’égard des cloisonnements disciplinaires et par une attirance pour les formes éphémères : la projection, l’image transparente, les supports temporels (film, son) ou temporalisés (photographie), les événements « live » (performances de cinéma élargi) et immersifs (environnements de projection, installations photo-vidéographiques).
Aujourd’hui, Bétonsalon s’associe à Katerina Thomadaki et à la commissaire indépendante Maud Jacquin qui accompagne le travail des deux artistes depuis plusieurs années pour développer une recherche au long cours sur l’œuvre de Klonaris/Thomadaki considérée à travers le prisme de la performance et de son rapport à la question du genre et de l’identité. Emprunté au Manifeste pour un cinéma corporel écrit par Klonaris/Thomadaki en 1978, le titre de cette recherche souligne l’affirmation, par la performance, d’une subjectivité rebelle, capable de faire exploser les cadres — aussi bien de l’identité que des médias artistiques — en une multiplicité d’images toujours changeantes, échappant à la fixité des catégorisations.
À travers des expositions, des publications et des événements organisés à Bétonsalon et avec des institutions partenaires, nous aborderons différentes perspectives résumées ainsi : la performance filmée / le corps « écran actif » ; le cinéma performé / l’éclatement des normes ; la performance de l’archive/ l’infini des possibles.
L’enjeu majeur de cette recherche est donc de penser les relations entre cinéma, performance et genre dans l’œuvre de Klonaris/Thomadaki et de mettre en évidence la contribution singulière des deux artistes aux théories et pratiques de la performance. Un autre enjeu important concerne la réflexion autour de la re-présentation et de la conservation des œuvres de cinéma élargi qui combinent des aspects performatifs à la projection de films et de séries de diapositives, souvent accompagnée de créations sonores. Ces œuvres, techniquement complexes, étaient exécutées en public conjointement par les deux artistes. La disparition de Maria Klonaris en 2014 a invalidé la possibilité de les présenter dans leur forme initiale, tout en signalant la nécessité de les rendre à nouveau accessibles sous des formats actualisés.
Pour démarrer cette recherche, une exposition du duo aura lieu à Bétonsalon, du 26 septembre au 14 décembre 2024, autour du Cycle de l’Ange, un ensemble d’œuvres inspiré par la photographie médicale d’une personne intersexe, à la fois figure sublime et corps souffrant de sa stigmatisation, qu’elles explorent et célèbrent à travers une expérience qui rapproche intersexualité et intermédia.
Oreilles au soleil
14 juin — 17 septembre 2023
Cet été, Bétonsalon propose un programme artistique, sportif et festif autour de l’écoute avec des marches sonores, des ateliers radiophoniques, des performances, des séances de karaté, des concerts et un concert environnemental. Ce programme d’arts sonores propose des expériences sensibles qui s’adressent à l’ensemble du corps, et pas seulement à l’ouïe. Par des expériences collectives comme des marches urbaines orientées par l’écoute, la pratique d’un art martial, des expérimentations sonores passant de l’échelle du papier froissé à celle d’un fleuve, ce programme invitera à explorer nos capacités d’attention, à exercer notre écoute, à faire l’expérience d’états de conscience modifiés. À travers une grande diversité de pratiques, notre sensibilité pourra se faire plus consciente et moins sélective, tournée vers les moindres sons, les fluctuations sonores, attentive aux bruits les plus inarticulés qui se feront entendre au milieu de vastes paysages sonores. Ces pratiques collectives nous permettrons de nous relier à notre propre état intérieur, aux autres comme à l’environnement. Bétonsalon ouvre par-là un temps où le corps entier sera mobilisé, et où, peu à peu, la focale du regard et de l’ouïe s’effacera pour laisser place à d’autres perceptions ; il ouvre un espace où nous pourrons laisser traîner nos oreilles au soleil.
Entre Autres Choses ou BOT (BETWEEN OTHER THINGS) – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2023 Irma Name
2023 — 2024
Le comité artistique de la bourse ADAGP/Bétonsalon s’est réuni le 22 mai 2023 et a choisi le duo Irma Name (Hélène Deléan et Clément Caignart) comme lauréat. Iels sont les sixièmes artistes à bénéficier de cette bourse après franck leibovici (2017), Liv Schulman (2018), Euridice Zaituna Kala (2019), Anne Le Troter (2021) et Abdessamad El Montassir (2022).
La bourse de recherche ADAGP/Bétonsalon est une dotation de 20 000 € destinée à soutenir un·e artiste dans un travail de recherche sur plusieurs mois. Bétonsalon – centre d’art et de recherche accompagne l’artiste dans son processus de recherche et de production, l’artiste reçoit 5 000 € d’honoraires et 10 000 € pour la production.
ENTRE AUTRES CHOSES ou BOT (BETWEEN OTHER THINGS)
En prenant appui sur le fonds d’archives du collectif Archizoom Associati, Irma Name s’intéresse à la notion de contre-utopie critique développée par le groupe d’architectes et de designers florentin·es entre 1966 et 1974.
Archizoom a notamment développé le projet No-Stop City (1969), un modèle d’urbanisation globale basé sur l’organisation d’une usine ou d’un supermarché qui remet en question la pertinence d’un monde saturé d’objets et propose un nouveau rapport à l’espace émancipé de tout repère géométrique. Leur dernier projet, une coopérative éphémère d’architectes et d’artistes intitulée Global Tools (1973-1975), était une contre-école d’architecture axée sur l’utilisation de matériaux naturels et artificiels et le développement d’activités créatives individuelles. Les membres d’Archizoom considéraient l’espace de transmission comme la première pierre à apporter à la construction d’un geste politique.
En partant du constat d’une réactualisation des utopies et contre-utopies des années 1970, sous la forme de techno-utopies, où les institutions devenues dépendantes du numérique, migrent progressivement vers les métavers, Irma Name développera pendant cette résidence de recherche et de production le projet Entre Autres Choses (BOT). Postulant la disparition du fonds d’archives d’une expérimentation artistique et pédagogique menée par Bétonsalon, iels imaginent un groupe de chercheur·ses et d’artistes missionné·es pour recomposer cette histoire et ses éléments manquants, passant par la reconstitution de l’environnement sensoriel des lieux. Sur le mode du récit d’anticipation, se rencontreront lors d’une enquête de terrain fictive des urbanistes, sociologues, militant·es, étudiant·es et artistes, non sans tension quand iels tenteront de recréer une nouvelle expérience artistique immersive inspirée de la précédente.
Cette recherche donnera lieu à la production d’une installation vidéo qui mettra en question les nouvelles méthodes de production et de circulation des contenus artistiques dans les mondes virtuels et computationnels. Elle engagera dans un futur proche et fictionnel les problématiques, fantasmes et craintes liées au développement inexorable des technologies de réalité virtuelle, de l’intelligence dite artificielle et des agents génératifs.
Comité artistique 2023
Julien Ribeiro, artiste et curateur
Lauren Tortil, artiste, membre de l’ADAGP
Abdessamad El Montassir, artiste, lauréat de la bourse en 2022
Mica Gherghescu, responsable programmation scientifique et accueil des chercheurs, Bibliothèque Kandinsky
Émilie Renard, directrice de Bétonsalon
La bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon
Cette bourse est destinée à permettre à un artiste de développer un travail de recherche de six mois autour des questions de représentation, de production et de circulation des images, à partir d’un ou de plusieurs fonds photographiques de la Bibliothèque Kandinsky qu’elle ou il pourra identifier. Ces réflexions peuvent s’inscrire dans le champ de l’art – relecture des histoires de l’art, exploration de parcours de vie ignorés et marginalisés, composition de nouvelles lignées artistiques… – mais aussi dans la matérialité même des images photographiques – leurs fabrication, archive, reproduction, exposition et multiples formes de circulations.
#followmoistp – Résidence en milieu scolaire Gwendal Coulon
septembre 2023 — juillet 2024
Instagram, Snapchat, TikTok… ils sont nombreux les réseaux sociaux qui peuplent aujourd’hui notre quotidien et plus particulièrement celui des jeunes adolescent·es à travers l’usage des smartphones. Iels y discutent, échangent des photos, des vidéos, y revendiquent des opinions, partagent leur quotidien, s’y forment et s’y informent via les tutos par exemple. Leur engouement pour ces réseaux n’est pas anodin, et si, à raison, les médias et les professionnel·les de la santé en ont beaucoup dépeint les risques et les dérives, force est de constater que le « c’était mieux avant » n’aide pas à comprendre et à sensibiliser les jeunes sur ce qu’iels font et vivent sur la toile. Gwendal Coulon propose avec ce projet d’investir les réseaux sociaux en tant que médium et support d’expérimentation artistique et critique. Il s’agira par la pratique, le dialogue et le détournement d’investir l’un de ces médiums pour interroger son usage, individuel comme collectif, mais aussi d’en explorer les potentialités créatives.
Photos, vidéos, statuts, profils, hashtag, POV (Point of View)… permettent aux jeunes adolescent·es d’exprimer, de tester et de sonder de multiples facettes d’elleux-mêmes, tout en se sentant faire partie d’une communauté́. Se raconter, jouer de son identité, mesurer sa popularité, évaluer sa place dans un groupe de pairs et au-delà … sont tout autant des enjeux communs aux réseaux sociaux que, plus largement, à la construction de soi à l’âge adolescent. À travers une série d’ateliers et de visites, il s’agira avec l’artiste de créer à plusieurs un avatar : ce personnage fictif et hautement anonyme sera issu d’un travestissement collectif et pluriel, ainsi que des multiples échanges et expérimentations du groupe. Iel sera un outil pensé et créé pour et par le groupe afin d’ausculter et d’éprouver sa relation aux réseaux sociaux. Véritable mascarade digitale, iel sera avant tout un moyen d’expérimenter la JOMO (Joy of missing out, la joie de manquer un évènement), par opposition à la FOMO, la fear of missing out (la peur de manquer un évènement), qui a longtemps caractérisé ce sentiment d’infériorité́ des usager·es des réseaux sociaux ayant l’impression qu’à l’inverse des vies vues et likées sur les réseaux, la leur est terne et ennuyeuse. Il s’agira donc d’analyser et de s’affranchir de ces vies idéalisées que les réseaux donnent à voir pour au contraire faire le choix de décélérer et d’être à l’écoute de ses propres besoins. Différent·es trends, #memes et remix, via le sport, la mode et la musique, seront ainsi investi·es de manière critique et inventive par le groupe dans le but de penser cet avatar, son identité et sa vie fictive ; le tout avec humour, générosité, exagération, artificialité, théâtralité, et même excentricité.
Tu vois je veux dire – projet EAC au Lycée Adolphe Chérioux Bye Bye Binary, Hélène Carbonnel, Valéria Giuga, Morgane Baffier
septembre 2023 — juin 2024
« Tu vois je veux dire » est un projet d’Éducation Artistique et Culturelle mené par Bétonsalon – centre d’art et de recherche (Paris, 13e), le Centre d’art contemporain d’Ivry – Le Crédac (Ivry-sur-Seine, 94) et la Briqueterie – Centre de développement chorégraphique national du Val-de-Marne (Vitry-sur-Seine, 94), en collaboration avec le lycée Adolphe Chérioux à Vitry-sur-Seine.
Le projet prend pour point de départ le « programme des jeunes médiateur·ices » développé par le Pôle des publics de Bétonsalon, un espace de dialogue et de transmission déployé autour des expositions et de leur interprétation. Avec « Tu vois je veux dire », les trois lieux culturels ont déployé ensemble le dispositif, et mis en partage et expérimenté avec les élèves lycéen·nes différentes formes de médiation autour des pratiques artistiques issues des arts visuels et vivants. Ce dispositif a contribué, par l’observation, l’écoute, la rencontre avec des artistes et des professionnel·les de l’art, le dialogue et la pratique artistique à renverser les rôles et les voix traditionnellement associés aux discours sur les œuvres au sein des institutions culturelles et artistiques, cela en imaginant et en inventant des dispositifs originaux d’accompagnement du public : podcasts, visite dansante, conception et production graphique d’un support d’aide à la visite, etc.
Les élèves de trois classes du lycée ont partagé et expérimenté de nouvelles manières de faire et de porter la médiation durant l’année scolaire 2023-2024 autour de l’exposition « SOFARSOGOOD » de Sylvie Fanchon présentée à Bétonsalon du 3 mai au 13 juillet 2024.
Chaque classe a conçu un format de médiation inédit qui sera partagé par les élèves au cours d’une visite pour les pairs lors de la restitution, le lundi 27 mai après-midi.
L’occasion de découvrir lors d’une après-midi conviviale de rencontres et d’échanges :
• La visite dansante des élèves de Terminale CAP Signalétique et décors graphiques conçue avec la chorégraphe Valéria Giuga, le soutien d’Arina Dolgikh de la Briqueterie et de leur professeure d’EPS Virginie Raynal.
• Les podcasts imaginés par les élèves de 2nde 9 écrits et enregistrés avec l’autrice et réalisatrice Hélène Carbonnel, le soutien de Lucia Zapparoli du Crédac et leur professeur de Lettres Pierre Dammame. Les podcasts sont en libre écoute sur la plateforme Crédac Radio.
• Le journal d’exposition imaginé par les élèves de 2nde 6 avec Félixe Kazi-Tani, Léna Salabert-Triby et Roxanne Maillet de la collective Bye Bye Binary, le soutien d’Elena Lespes Muñoz de Bétonsalon et leurs professeures d’Arts Appliqués Margot Jayle et Nathalie Cornaz.
« Tu vois je veux dire » est un projet d’éducation artistique et culturelle mené par le Crédac, Bétonsalon et la Briqueterie en collaboration avec les professeurs Pierre Dammame, Margot Jayle et Virginie Raynal du Lycée Adolphe Chérioux de Vitry-sur-Seine, avec le soutien de la Région Île-de-France.
(sans)compromis Lev Shusharichev
septembre — novembre 2023
Bétonsalon accueille le commissaire d’exposition russe Lev Shusharichev en résidence de recherche entre septembre et novembre 2023, dans le cadre du programme de bourses de résidences artistiques de l’Institut français de Russie.
Le projet (sans)compromis
Pendant sa résidence de recherche, Lev Shusharichev souhaite étudier les stratégies des artistes et des travailleur·ses de l’art, naviguant entre expression personnelle et demandes du marché, indépendance et institutions, présence de l’état et opinion de la société. Il s’intéresse à la manière dont les facteurs sociopolitiques influencent les choix esthétiques. L’objectif de cette étape de sa recherche sera de cartographier les principaux centres entre lesquels les acteur·ices de l’art contemporain s’équilibrent aujourd’hui.
L’approche de Lev Shusharichev combine des méthodes sociologiques et artistiques ; le matériel de sa recherche sera collecté par le biais d’entretiens individuels et de sondage. Bétonsalon l’accompagne, dans la sélection des interlocuteur·ices et pour la restitution de la recherche, qui prendra la forme d’un article et d’une conférence performative, qui présenteront une typologie des compromis créatifs.
En cours
À venir