Eaux courantes – Résidence croisée par la Bièvre
janvier 2022 — janvier 2023
La Bièvre se jette dans la Seine à Paris, au niveau de la gare d’Austerlitz, après un parcours de 35 km dans les départements des Yvelines, de l’Essonne, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de Paris, où elle courait à travers les 13ème et 5ème arrondissements. Elle trouve ses sources dans les étangs de la Minière, vers Guyancourt. Autrefois à l’air libre, elle a connu le sort de nombreuses petites rivières urbaines : polluée, canalisée, dispersée. Elle est entièrement recouverte à Paris depuis 1912 et dans la banlieue d’Antony à Gentilly depuis les années 1950, à l’exception de courtes sections récemment remises au jour. À Arcueil, la Bièvre coule aux pieds de Pauline Perplexe, ancienne maison familiale gérée par des artistes et reconvertie en un lieu indépendant de production artistique et d’exposition, et continue souterraine, indiscernable, tout près de Bétonsalon, dans le 13ème arrondissement. Prenant pour prétexte et source d’inspiration le chemin de cette eau souterraine qui relie Pauline Perplexe à Bétonsalon, nous allons profiter de ce lien invisible pour correspondre, envoyer des bouteilles à la rivière, poursuivre des recherches artistiques et les partager. À travers des rendez-vous mensuels mêlant visites, balades, workshops, arpentages de textes et de chemins, ce projet sera l’occasion de partager nos pratiques et savoir-faire. Chaque séance comprendra une invitation à une personne extérieure, chercheur·se, artiste ou militant·e, qui apportera une autre approche aux questions abordées.
Eaux courantes – Résidence croisée par la Bièvre - Bétonsalon
MÉMOIRE DES CENDRES – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2022 Abdessamad El Montassir
23 mai 2022 — 13 juillet 2023
Le comité artistique de la bourse ADAGP / Bétonsalon s’est réuni le 23 mai 2022 et a choisi Abdessamad El Montassir comme lauréat. Il est le cinquième artiste à bénéficier de cette bourse après franck leibovici (2017), Liv Schulman (2018), Euridice Zaituna Kala (2019) et Anne Le Troter (2021). La bourse de recherche ADAGP / Bétonsalon, auparavant associée à la Villa Vassilieff, est une dotation de 20 000 euros destinée à soutenir un artiste dans un travail de recherche sur plusieurs mois. Bétonsalon – centre d’art et de recherche accompagne l’artiste dans son processus de recherche et de production, l’artiste reçoit 5 000 euros d’honoraires et 10 000 euros pour la production. Le projet artistique : Mémoire des cendres Natif du Sahara au sud du Maroc (Sahara Occidental), Abdessamad El Montassir a grandi dans la ville de Boujdour. C’est dans cette région que s’ancre le projet Mémoire des cendres qu’il souhaite développer avec la bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon. Pour cette recherche, Abdessamad El Montassir souhaite évoquer l’invisibilité de l’histoire du Sahara, ses savoirs, ses traumatismes et leurs transmissions. Il cherchera à éprouver des moyens alternatifs de transmission dans le respect du droit à l’oubli, et questionnera comment ces traumatismes peuvent être le support d’une nouvelle forme d’historisation. Qu’advient-il des mémoires empêchées, confisquées à l’imaginaire collectif ? Que peuvent montrer ou raconter les images ? Comment relayer le « vide », « l’absence », « le fantôme » ? Quelle forme donner à l’oubli ? Jusqu’en 1991, le Sahara au sud du Maroc est le cœur d’un conflit qui a infligé des blessures profondes à la société civile. Les populations se sont installées en zone urbaine, mettant fin à leur mode de vie traditionnel et surtout, à des formes de transmissions ancestrales. Aujourd’hui, malgré un cessez-le-feu couvert par l’ONU, les tensions sont toujours existantes. En prenant le Sahara au sud du Maroc comme principal site d’investigation de nouvelles formes de création et d’expériences de transmission des mémoires, ce projet s’appuiera sur la publication Necessità dei volti et ses annexes, conservées à la Bibliothèque Kandinsky. Cette publication existe en un très petit nombre d’exemplaires et aucun exemplaire ne se trouve dans la région. Ainsi, malgré cette publication, l’absence d’archive se prolonge localement. Elle ouvre sur des questions qui traversent la possession et la diffusion des images, surtout quand celles-ci touchent des contextes de conflits : Qui parle ? D’où ? À la place de qui ? À travers le projet Mémoire des cendres, Abdessamad El Montassir envisagera des trajectoires futures d’identités individuelles, collectives, humaines et non-humaines, en réponse à un manque de récit, à une amnésie qui hantent le Sahara. Comité de sélection 2022 Eva Barois, commissaire d’exposition indépendante, critique d’art et éditrice Katia Kameli, artiste adhérente à l’ADAGP Anne Le Troter, artiste lauréate de la bourse en 2021 Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur, chef de service de la Bibliothèque Kandinsky Émilie Renard, directrice de Bétonsalon La Bourse de recherche et de production ADAGP/BETONSALON Cette bourse est destinée à permettre à un artiste de développer un travail de recherche de six mois autour des questions de représentation, de production et de circulation des images, à partir d’un ou de plusieurs fonds photographiques de la Bibliothèque Kandinsky qu’elle ou il pourra identifier. Ces réflexions peuvent s’inscrire dans le champ de l’art – relecture des histoires de l’art, exploration de parcours de vie ignorés et marginalisés, composition de nouvelles lignées artistiques… – mais aussi dans la matérialité même des images photographiques – leurs fabrication, archive, reproduction, exposition et multiples formes de circulations.
MÉMOIRE DES CENDRES – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2022 - Bétonsalon
MÉMOIRE DES CENDRES – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2022 - Bétonsalon
MÉMOIRE DES CENDRES – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2022 - Bétonsalon
MÉMOIRE DES CENDRES – Bourse de recherche et de production ADAGP / Bétonsalon 2022 - Bétonsalon
Les cris – Résidence en milieu scolaire Anna Holveck
septembre 2022 — juin 2023
Le projet « Les cris » d’Anna Holveck se développe autour du cri en tant que forme sonore. Le cri fait appel à des émotions débordantes et créatives telles que la joie et l’excitation ou encore la colère et la peine mais peut-on le détacher de sa charge émotionnelle pour en observer les qualités musicales ? À partir du brouhaha ambiant dans les classes, l’artiste travaille avec les élèves sur la potentialité créative du son de leurs voix ainsi que sur l’écoute de leur environnement. Pour les élèves, ces ateliers sont l’occasion de travailler l’oralité, le sens de l’écoute de soi et des autres et, par-là, d’explorer les outils de l’enregistrement de la voix et du son. Lors de ce projet, le cri est envisagé comme une manière de s’exprimer – littéralement de presser hors de soi – d’actionner ses cordes vocales par une pression acoustique transmise à l’espace. Les élèves travaillent le placement de la voix criée, et ses extensions vers la voix parlée ou chantée, pour apprendre à crier sans se faire mal ou sans faire mal aux autres. Du nouveau-né dont les poumons s’ouvrent, à la spontanéité des cris réflexes ainsi qu’à l’infinité de cris animaliers, le son crié est premier mais il peut également s’élaborer. Une fois articulé, le cri devient syllabe puis mot. Comment crier à l’écrit ? Les élèves ont ainsi la possibilité d’explorer ce qui leur donne envie de crier. À l’inverse de cette forme de débordement, ces ateliers sont également l’occasion d’écouter la qualité du silence après le retentissement de ce son à la dynamique explosive. Le cri a une histoire sociale, politique et artistique. En la traversant, les élèves pourront s’interroger sur, par exemple, comment apprend-on à crier aux filles et aux garçons ? Que porte le cri d’un·e seul·e ou d’un groupe ? Ce geste libérateur, permissif et complexe, est une occasion de faire sonner les espaces, de produire du son et de l’écouter se réverberer.
Les cris – Résidence en milieu scolaire - Bétonsalon
Les cris – Résidence en milieu scolaire - Bétonsalon
Les cris – Résidence en milieu scolaire - Bétonsalon
Les cris – Résidence en milieu scolaire - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle Sophie Rogg
septembre — décembre 2022
  Il vous faudra d’abord sonner. À côté de la porte se tient la gardienne des lisières Elle vous demandera pourquoi donc partez-vous explorer la pénombre de novembre ? Répondez que vous serez rentré·es pour l’heure du goûter Passez à travers votre reflet en équilibre sur ce qui se passe en dessous c’est là que descendent les fourmis et qu’elles raccourcissent les journées enchantées À droite il y a un chemin recouvert de glands hantés, ne le prenez surtout pas Faites un clin d’œil au hibou qui se tient debout au bord du trou Avancez de quelques pas et longez la rivière, le temps pour qu’on se trompe Ramassez les feutres, les ciseaux et quelques lacets défaits Plus loin se tient un grand chêne seul qui pleure Il a perdu son ombre Au moment où ses larmes ricochent sur le crépuscule, demandez quand est-ce que la montagne va basculer À sa droite vous trouverez un banc recouvert de mousse, là où le temps long se camoufle Sensible à vos soucis, la sève dessinera le visage de la nuit, le sol et les épines se seront endormies et puis les oiseaux prendront le relais Sophie Rogg   là où le temps long se camoufle est une œuvre murale de Sophie Rogg imaginée avec les enfants de l’accueil de loisirs de l’École des Grands Moulins et habitée des contributions d’Ahmed, Rawassi, Rimass, Lou, Jeanne, Ayoub, Missy, Alix, Alyssa, Anahke, Fanta et Neyla. Elle a été réalisée par l’artiste accompagnée des aides précieuses de Sarah Touré et Sylvio Méranville, soutenu·es et encouragé·es par Lily, Sirine et Décra.
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
là où le temps long se camoufle - Bétonsalon
Écrire avec des moufles Atelier d’écriture sur et autour, pour, avec, sous et à côté de l’art
2022 — 2025
Peut-on écrire sur l’art avec des moufles ? Les mains dans le placo ? La tête dans le guidon ? Qu’est-ce que la couleur des sols d’exposition, un ventre qui gargouille, l’ennui ou le trajet en bus pour venir font à notre perception des œuvres d’art ? Comment écrire sans passion ? Comment écrire sur des choses qu’on ne comprend pas ? Est-ce qu’on n’en dit pas toujours un peu trop ? Voilà, des questions auxquelles nous n’apporterons pas de réponses avec cet atelier, peut-être seulement des tentatives de réponses, ou à défaut, d’autres interrogations. Cet atelier s’adresse à toutes les personnes à qui l’écriture sur et autour de l’art donne des insomnies, venez partager vos mots.
Écrire avec des moufles - Bétonsalon
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