HORS-LES-MURS « Earth Ears, écouter la Terre avec Pauline Oliveros », à L’Aperto, Fondation d’entreprise Ricard
Une exposition en écho à « Un·Tuning Together. Pratiquer l’écoute avec Pauline Oliveros » du 22 novembre 2023 au 17 février 2024
À L’Aperto, Fondation d’entreprise Pernod Ricard
17, rue d’Amsterdam,
75 009, Paris
Curatrices : Maud Jacquin et Emilie Renard
Sculptures : Konstantinos Kyriakopoulos
Graphisme : Martha Salimbeni
Vernissage : mercredi 22 novembre, à 19h
Retraites de Deep Listening organisées par Pauline Oliveros à Rose Mountain, juin 1991, Photographie : David Felton. Collections spéciales, F. W. Olin Library, Mills College at Northeastern University. Courtesy Pauline Oliveros Trust.
En écho à l’exposition « Un·Tuning Together : pratiquer l’écoute avec Pauline Oliveros » à Bétonsalon, ce projet propose d’explorer les liens entre Deep Listening et écologie à travers une sélection d’archives et d’œuvres d’Oliveros. Selon elle, « Le Deep Listening consiste à écouter tout ce qu’il est possible d’entendre de toutes les manières possibles… Cette écoute intense inclut les sons de la vie quotidienne, ceux de la nature, de nos propres pensées ainsi que les sons musicaux. Le Deep Listening est un état de conscience augmenté qui connecte l’auditeur·ice à tout ce qui existe. » [1] Cette définition souligne d’emblée la place du vivant dans l’œuvre d’Oliveros — « Mon enfance dans une région rurale du Texas m’a sensibilisée aux sons des éléments naturels et de la vie animale », a-t-elle expliqué à plusieurs reprises — mais aussi et surtout sa conception de l’écoute comme une pratique capable de nous faire prendre conscience de ce qui nous relie au monde. Comme l’écrit la musicologue Denise Von Glahn, « Oliveros adopte une vision holistique du monde et conçoit donc la nature différemment de nombreux·ses écrivain·es, penseur·ses et compositeur·rices qui l’ont précédée. Loin d’envisager la nature comme quelque chose de discret et d’extérieur à elle-même, quelque chose de séparé de l’humanité, Oliveros se considère comme faisant partie d’un continuum vivant. » [2]
Organisée en cinq chapitres, cette exposition s’intéresse aux différentes manières dont, dans l’œuvre d’Oliveros, la pratique de l’écoute peut nous faire ressentir cette continuité avec le monde vivant. Ici, l’expérience sensible participe d’un projet politique : celui de rompre avec une vision anthropocentrée de la nature en éprouvant l’environnement non plus comme un fond bruyant, un décor aux activités humaines, mais comme une entité active à laquelle nous sommes profondément lié·es.
Dans le prolongement de leurs propositions pour l’exposition à Bétonsalon, Konstantinos Kyriakopoulos et Martha Salimbeni composent ensemble un espace de consultation qui s’inspire des dispositifs des bibliothèques faits de structures porteuses souples. Éclairés d’une lumière douce associée à la somnolence, ces souvenirs sont à réactiver par la lecture, l’écoute, l’interprétation et la rêverie.
Vues de l’exposition « Earth Ears. Écouter la Terre avec Pauline Oliveros », avec les œuvres de Konstantinos Kyriakopoulos. Graphisme : Martha Salimbeni. Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Paris, 2023. Photo : Konstantinos Kyriakopoulos.
[1] Pauline Oliveros, « Quantum Listening : From Practice to Theory (to Practice Practice) », in Sounding the Margins, Collected Writings 1992-2009, Deep Listening Publications, 2010, p. 73.
[2] Denise Von Glahn, Music and the Skillfull listener : American Women Compose the Natural World, Indiana University Press, 2013, p. 106.
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